Alex Gaspar, le chasseur de fuites
C'est un membre du Gir... pas le groupe d'intervention régional, mais le groupe d'interventions sur réseaux. Alex Gaspar entend replacer son métier dans le giron de l'expertise, du professionnalisme et de la responsabilité.
Une intervention urgente : le GIR (Groupe d’interventions sur réseaux) s’est déplacé sur le site de FM Logistic à Entraigues-sur-la-Sorgue. La protection incendie par sprinkler présentait une fuite d’eau. Le GIR a utilisé tous les moyens pour investiguer sur ce réseau d’eau sous pression. Voici l’une des interventions réalisées par Alex Gaspar au quotidien. « Ce qui me passionne, c’est que les journées sont tout le temps différentes, un défi renouvelé chaque jour. Nous sommes à la fois des docteurs et des chasseurs. Pourquoi des docteurs ? Parce qu’on fait des diagnostics et qu’on trouve l’origine du mal. Pourquoi la chasse ? Parce qu’on sait qu’il y a quelque chose à trouver. » Il a créé le GIR en 2015 avec l’un de ses confrères, Sébastien Barthélémy. Mais Alex Gaspar n’est pas nouveau dans le métier. Il est gérant de Fuitexpert depuis 2007. Et auparavant, il a travaillé pour le leader européen des appareils de fuites, Sewerin (1996 à 2000), et pour la Société de distributions d’eaux intercommunales de Vaucluse (2000 à 2007). GIR couvre un grand Sud-Est : de Bourg-en-Bresse à Marseille et de Nice à Montpellier. Le chiffre d’affaires de l’entreprise pourrait atteindre 200 000 euros en 2018. Mais ce n’est qu’un début. L’objectif est de développer ses deux grands marchés : le particulier (50 % de son chiffre d’affaires) et le professionnel (assurances, syndics, professionnels de l’eau, collectivités).
Les techniques et des technologies
Alex Gaspar utilise différentes techniques pour chasser la fuite. « La technique principale pour localiser une fuite d’eau est d’abord une approche visuelle, puis hydraulique (mesure de pression ou du comptage). Quand on est sûr qu’il y a bien une fuite d’eau, je réalise une écoute pour amplifier le bruit que fait la fuite. Sur des canalisations plastiques, le bruit est amorti, il faut donc utiliser un gaz traceur hydrogène. » Les fuites sont ensuite réparées par des organismes extérieurs : après compteurs, ce sont les plombiers, et sur les réseaux, ce sont les sociétés de travaux publics. « Je travaille aussi sur des études complètes de réseaux d’alimentation de communes. Je réalise des diagnostics des réseaux : fonctionnement, mise à jour de plans, mesure hydraulique en dynamique et création d’une sectorisation. » En 2008, l’entrepreneur a eu une idée géniale… un détecteur et testeur de fuites d’eau pour le grand public, mais aussi les plombiers, les syndics et les assureurs notamment. Le nom de son produit : Tracker WL21. Alex Gaspar vient de commencer sa commercialisation cette année. Reste maintenant à trouver un partenaire commercial. Car le chasseur de fuites a une ambition : en commercialiser 300 en 2017 et de 1 000 à 2 000 les années suivantes. Il faut dire que le produit est déjà un succès technologique. Il a obtenu le prix INPI* au concours Lépine en 2010, et la même année, il obtient un prix au concours mondial des inventions de Genève et au salon Inventech de Jonquières. Cette année, le Tracker WL21 a remporté le Trophée de l’eau et de l’innovation à Marseille. De quoi laisser présager un beau succès commercial.
* Institut national de la propriété intellectuelle.