Anne-Cécile Ratsimbason, victime de la mode

PortraitsLe 27/10/2016
Adapter ses créations à ses clients

Cette jeune Niçoise imagine, fabrique et commercialise des vêtements et accessoires réalisés sur mesure pour les personnes suivant un traitement médical. Une douzaine de pathologies sont déjà couvertes.

Pour elle, pas de doute : elle doit sa jeune carrière professionnelle à une rencontre. C’est son médecin du dos, un Niçois aujourd’hui décédé, qui lui propose un jour d’allier sa formation de styliste modéliste à son vécu personnel de patiente atteinte de scoliose, qui a porté pendant 10 ans un corset. « Il m’a clairement mis le pied à l’étrier en me prêtant une salle, tous les mercredis dans son cabinet, pour recevoir ses patients et échanger avec eux sur les désagréments vestimentaires liés à leur pathologie », se souvient Anne-Cécile Ratsimbason.

Partant du constat que plus un malade participe à la création d’une tenue adaptée, plus il respectera le port du corset ou ceinture, il y a urgence à écouter les requêtes des personnes concernées. « Pour moi, ça a été un test empirique, grandeur nature. Avec un objectif clair : augmenter la qualité de vie du patient et éviter toute exclusion », explique cette jeune Niçoise. Parmi les réalisations : un soutien-gorge en dentelle pour les femmes ayant subi une ablation du sein, une ceinture intégrant une poche percée pour pouvoir glisser sa pompe insuline…

Prix Talents des Cités

A 31 ans, Anne-Cécile Ratsimbason gère tout : de la production jusqu’à la livraison. Ses produits sont diffusés via les entreprises de matériel médical, les associations de malades et le corps médical qui a « testé » ses prototypes. Elle est également très active sur Facebook, ce qui lui permet de présenter sa société à des groupes de malades. Pour se développer, elle a pu compter sur son succès au prix Talents des Cités 2015. Elle a en effet reçu, à Paris, le Grand Prix national dans la catégorie création d’entreprise. «L’enveloppe financière reçue me permet de financer mes déplacements. Je n’avais pas imaginé l’importance de ce coût. Quand un hôpital me demande de lui présenter mes produits, je dois y aller, même si cela ne débouche pas aussitôt sur une vente », précise Anne-Cécile Ratsimbason.

Ratsimbason, victime de la mode