Art et rénovation, deux mots pour un savoir-faire
L'entreprise Art et Rénovation a été créée en 2001 par un passionné Stéphane Roucheton. Elle dégage aujourd'hui un chiffre d'affaires de 650 000 euros et son patron a toujours plein de projets en tête. Reportage.
Calades à Rustrel, murs en pierre sèche à Saint-Saturnin-lès-Apt, moulin à vent de Sannes, lavoirs à Bonnieux, chapelle d’Oppède-le-Vieux, remparts de Saignon, l’entreprise Art et rénovation a longtemps restauré les sites et monuments historiques dans la continuité du parcours de son gérant. Après un BEP* et un CAP** maçonnerie, Stéphane Roucheton trouve en 1988 une entreprise de restauration de monuments historiques, l’entreprise Sele, filiale du groupe Lefèvre. « J’ai fait mon apprentissage avec les compagnons. On a d’ailleurs restauré ensemble un grand nombre de sites et de monuments historiques », souligne Stéphane Roucheton. En 1996, il pose ses valises dans le Luberon où il restaure la chapelle du château de Saint-Saturninlès-Apt. Il décide alors de se lancer dans la création de son entreprise en 2001. 
Démarche artistique
Il décroche un premier projet porté par le Parc naturel régional du Luberon : la rénovation d’une chapelle à Lagarde-d’Apt. « J’ai été aidé dans ce projet par Initiative Albion qui m’a octroyé à l’époque un prêt de 50 000 francs », explique Stéphane Roucheton. La consécration, il l’obtient en 2007 avec le label « Entreprise du patrimoine vivant ». C’est également à cette date qu’il retient son plus beau souvenir. Il rénove ainsi pendant cinq mois le moulin à vent de Sannes. « C’était un moment magique que de redécouvrir après rénovation le fonctionnement du moulin ! » Le tournant intervient en 2013, quand l’entrepreneur décide de conquérir une clientèle de particuliers. « Il est possible de restaurer dans les règles de l’art. Mon métier, c’est en fait de la maçonnerie de terroir », dévoile Stéphane Roucheton. Depuis, les particuliers représentent 80 % de sa clientèle contre 20% de collectivités, une clientèle qui reste très majoritairement étrangère. Pierre des champs, sables locaux, ocre, chanvre, badigeons, planchers provençaux… ici, tout est naturel… « C’est de la maçonnerie bio » aime-t-il à commenter. « Je reproduis ce que faisaient les anciens en apportant une touche décorative », raconte l’entrepreneur. Dans l’avenir, Stéphane Roucheton aimerait pouvoir transmettre son savoir-faire. « Je souhaiterais également me tourner un peu plus vers la décoration. » L’entrepreneur a aussi un désir secret, celui de créer une zone artisanale des métiers d’art.
* Brevet d’études professionnelles.
** Certificat d’aptitudes professionnelles.
Alain Ricci
