Biomasse 13, un bel exemple d'économie circulaire à Marseille
C'est à Marseille, dans le quartier de la Valentine, que l'entreprise Biomasse 13 a réussi son pari : fabriquer une énergie renouvelable en circuit court, à partir d'un déchet.
Olivier Macone, cogérant de l’entreprise marseillaise Biomasse 13, avait prévenu : « pour bien comprendre notre activité, une petite visite des lieux est primordiale. Tout se joue ici. » A l’extérieur du hangar, des palettes en fin de vie sèchent au soleil et dans le vent. Elles ont été utilisées le plus souvent pour le transport de marchandises avant d’être jetées. Ces palettes sont ensuite broyées. Les clous sont récupérés et vendus, puis le broyat obtenu devient de la sciure après son passage dans un affineur. La phase ultime se nomme la granulation. Il s’agit de transformer la sciure en granulés de combustible de bois. « La magie s’opère sans produit chimique », insiste Olivier Macone. Biomasse 13 est donc spécialisée dans la production, la vente et la livraison de granulés de bois, de sciure de bois sèche ainsi que de pellets et de bûches densifiées. De la matière première idéale pour se chauffer (chaudières à granulés de bois ou pellets), qui peut également être utilisée comme litière pour animaux (chevaux, chat, lapin). Une activité économique qui s’inscrit parfaitement à la fois dans la transition énergétique et dans l’écologie industrielle.
Démocratiser le produit
Reste que pour le moment, ce type de chaudières n’est pas encore massivement utilisé. « Nous avons fait le job en prenant un pari sur l’avenir. C’est au tour des pouvoirs publics mais aussi des constructeurs de jouer le jeu. » Pas de doute pour Thomas Lize, associé de la société : « Nous sommes dans la mauvaise région. Il n’y a pas eu d’hiver depuis deux ans. » Si le bois est en train de se faire une place non négligeable dans ce marché des énergies renouvelables, un effort de pédagogie pour démocratiser le produit doit donc encore être fait. C’est dans cet esprit que l’usine, sur rendez-vous, peut ouvrir ses portes à des groupes scolaires, mais aussi à des architectes et autres prescripteurs intéressés par ce dispositif. « Nous sommes très fiers de ce que nous avons mis en place », insistent Olivier Macone et Thomas Lize.
Caroline Dupuy
"Les Nouvelles Publications" - 26 août 2016